Le site de Port-Royal : le verger
Les jardins
A côté des charges de commis de l’Etat qui lui sont confiées par le roi, selon la tradition familiale, Robert Arnauld d’Andilly (1589-1674) participe à la vie littéraire de la première moitié du siècle, fait connaître à sa soeur Angélique, supérieure de l’abbaye de Port-Royal l’abbé de Saint Cyran, et donc la pensée augustinienne, et, à partir de 1630 développe sa pratique des jardins et de l’arboriculture dans son domaine de Pomponne.
Aussi, lorsqu’il se retire à Port-Royal des Champs en 1648 va-t-il devenir tout naturellement le « surintendant des jardins » et va-t-il créer, aux pieds des Petites Ecoles, un verger que nous connaissons aujourd’hui par l’ouvrage De la manière de traiter les arbres fruitiers paru sous la signature du sieur Legendre, mais communément attribué à Arnauld d’Andilly.
A Port-Royal des champs, le verger est une restitution de celui d’Arnauld d’Andilly puisqu’il est exactement au même emplacement, que des fouilles archéologiques ont permis de retrouver l’emplacement des arbres, et qu’on a – autant que faire se peut- planté des espèces anciennes.
Les fruits :
La poire, fruit délicat, est un fruit noble considéré à l’époque comme digne des soins d’un haut personnage. Il en est de même de la pêche. Parmi ces derniers fruits cultivés en espalier à Port-Royal (tout comme à Montreuil un peu après), la nectarine, variété connue à l’époque, dont le noyau n’adhère pas à la chair, et le brugnon, dont le noyau y reste attaché. Mentionnons aussi la pavie à la peau duveteuse. Et bien sûr,la création par Andilly, vers 1635, de la pavie de Pomponne. « Un jardin est fort honoré de les avoir, une main fort satisfaite de les tenir, et une bouche fort réjouie de les manger » écrit La Quintinye qui en a fait une très belle récolte en 1676 et qui rend hommage « à l’illustre père de tous les honnêtes jardiniers », entendez à Robert Arnauld d’Andilly.
Autre création sans doute : la pêche connue sous le nom de blanche d’Andilly, créée vers 1660, que La Quintinye veut planter « tant par la considération du beau surnom qu’elle porte, qu’aussi par ce que la pêche est de grand rapport ».